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Etudes d'histoire et de critique dramatiques (290,00 руб.)

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Первый авторLarroumet Gustave
ИздательствоHachette
Страниц268
ID88698
Larroumet, G. Etudes d'histoire et de critique dramatiques / Gustave Larroumet; G. Larroumet .— : Hachette, 1892 .— 268 с. — Lang: fre .— URL: https://rucont.ru/efd/88698 (дата обращения: 28.06.2024)

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Quelques-uns se rattachent au cours de littérature française que je professais, de 1884 à 1888, à la Faculté des lettres de Paris; deux sont des conférences faites au théâtre de l'Odéon; trois autres ont été écrits dans les rares loisirs que me laissaient des fonction? administratives où je ne cessais pas de remplir un devoir en m'occupant de littérature dramatique. <...> Malgré cette différence d'objets, qui risque d'accuser encore celle des matières, j'espère que le lecteur trouvera dans ces études les mêmes idées et la même méthode. <...> Sur quelques points, j'étais tent que les morceaux auxquels elles se rapportent, et à quelques notes explicatives. <...> Il m'a paru, en effet, que, si le temps et les circonstances avaient pu modifier certaines de mes opinions, mieux valait réserver pour plus tard ce que j'aurais encore à dire, si j'ai l'occasion de reprendre les mêmes sujets à un autre point de vue. <...> G. L. Décembre 1891. 1 “ŒDIPE ROI” ET LA TRAGÉDIE DE SOPHOCLE En présentant au lecteur sa tragédie d'ŒDIPE, Corneille rappelait “les suffrages de tous les savants” qui avaient regardé l’Œdipe roi de Sophocle ”comme le chefd'œuvre de l'antiquité”; mais il déclarait qu'en étudiant de près la pièce grecque, il avait reconnu “que ce qui avait passé pour miraculeux dans ces siècles éloignés pourrait sembler horrible au nôtre; que cette éloquente et curieuse <...>
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TABLES DES MATIÈRES TABLES DES MATIÈRES.........................................1 AVANT-PROPOS ......................................................1 “ŒDIPE ROI” ET LA TRAGÉDIE DE SOPHOCLE 2 I ............................................................................. 5 II.......................................................................... 14 III......................................................................... 22 IV ........................................................................ 28 V.......................................................................... 33 LA COMÉDIE EN FRANCE AU MOYEN AGE......45 I ........................................................................... 47 II.......................................................................... 56 III......................................................................... 62 IV ........................................................................ 67 V.......................................................................... 74 DE MOLIÈRE A MARIVAUX.................................80 Mesdames, Messieurs, .......................................... 80 I ........................................................................... 80 II.......................................................................... 85 III......................................................................... 92 SHAKESPEARE ET LE THÉATRE FRANÇAIS....100 Mesdames, Messieurs, .........................................100 I ..........................................................................101 II.........................................................................106 III........................................................................114 IV .......................................................................120 BEAUMARCHAIS ................................................124 L'HOMME ET L'ŒUVRE....................................124 I ..........................................................................126 II.........................................................................135 III........................................................................139 IV .......................................................................145 V.........................................................................149 VI .......................................................................155 VII ......................................................................160 1
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Études d’histoire et de critique dramatiques Tables des matiéres LE THÉÂTRE ET LA MORALE ...........................164 I ..........................................................................165 II.........................................................................172 III........................................................................178 IV .......................................................................185 V.........................................................................190 LES COMÉDIENS ET LES MŒURS.....................194 I ..........................................................................195 II.........................................................................200 III........................................................................205 IV .......................................................................210 V.........................................................................215 VI .......................................................................218 VII ......................................................................224 VIII .....................................................................227 IX .......................................................................233 X.........................................................................236 XI .......................................................................239 LES THÉÂTRES DE PARIS..................................242 TROUPES ET GENRES ......................................242 I ..........................................................................243 II.........................................................................247 III........................................................................253 IV .......................................................................260 2
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AVANT-PROPOS Le présent volume se compose d'une série d'articles publiés, de 1887 а 1891, dans la Revue des Deux Mondes et la Revue politique et littéraire (Revue bleue). Quelques-uns se rattachent au cours de professais, de 1884 а 1888, а la Faculté des lettres de Paris; deux sont des conférences faites au théâtre de l'Odéon; trois autres ont été écrits dans les rares loisirs que me laissaient des remplir un devoir en m'occupant de littérature dramatique. Malgré différence d'objets, qui risque littérature française que je fonction? administratives où je ne cessais pas de cette d'accuser encore celle des matières, j'espère que le lecteur trouvera dans ces études les mêmes idées et la même méthode. Sur quelques points, j'étais tent que les morceaux auxquels elles se explicatives. Il m'a paru, en effet, que, si le temps et les circonstances avaient pu modifier certaines rapportent, et а quelques notes de mes opinions, mieux valait réserver pour plus tard ce que j'aurais encore а dire, si j'ai l'occasion de reprendre les mêmes sujets а un autre point de vue. G. L. Décembre 1891. 1
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“ŒDIPE ROI” ET LA TRAGÉDIE DE SOPHOCLE En présentant au lecteur sa tragédie d'ŒDIPE, Corneille rappelait “les suffrages de tous les savants” qui avaient regardé l’Œdipe roi de Sophocle ”comme le chefd'œuvre de l'antiquité”; mais il déclarait qu'en étudiant de près la pièce grecque, il avait reconnu “que ce qui avait passé pour miraculeux dans ces siècles éloignés pourrait sembler horrible au nôtre; que cette éloquente et curieuse description de la manière dont un malheureux prince se crève les yeux ferait soulever la délicatesse de nos dames qui composent la plus belle partie de notre auditoire et dont le dégoût attire aisément celui de ceux qui les accompagnent; que, l'amour n'ayant point de part dans ce sujet, ni les femmes d'emploi, il était dénué des principaux ornements qui gagnent d'ordinaire la voix publique”. Il avait donc essayé de. ”remédier а ce désordre, en épargnant d'un côté а ses auditeurs ce dangereux spectacle et en y ajoutant l'heureux épisode des amours deThésée et de Dircé”; pour le reste, il y avait apporté de si nombreux changements que la pièce française ne retenait guère que le titre de son modèle grec. “J'ai eu le bonheur, concluait-il, de faire avouer а la plupart de nos auditeurs que je n'ai fait aucune pièce de théâtre où il se trouve autant d'art que dans celle-ci.” La postérité, malheureusement, ne pense pas comme Corneille: entre les mauvaises pièces du grand poète, elle regarde Œdipe comme une des moins bonnes. Cet “heureux épisode” de Thésée et de Dircé, devenu le véritable sujet de la tragédie française, n'est qu'une bizarre et froide intrigue d'amour; il n'y a guère, au total, d'oeuvre plus languissante et plus déclamatoire dans la littérature galante du XVIIe siècle. Fénelon constatait ces défauts, et il en voyait bien, les causes. Il rappelait que Racine “avait formé le plan d'une tragédie française l'ŒDIPE suivant le goût de Sophocle, sans y mèler aucune intrigue postiche d'amour, et suivant la belle simplicité grecque”. Il ajoutait: 2
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Études d’histoire et de critique dramatiques “Œdipe roi” et la tragédie de Sophocle “Un tel spectacle pourrait être très curieux, très vif, très intéressant; il ne serait point applaudi, mais il saisirait, il ferait répandre des larmes, il ne laisserait pas respirer”. J.-J. Rousseau disait de son côté: “Nul doute que la plus belle tragédie de Sophocle, traduite fidèlement, ne tombât а plat sur notre théâtre”. Malgré l'avis de Fénelon, Voltaire ne craignit pas de reprendre le sujet d'ŒDIPE au même point de vue que Corneille. Il pensait comme son devancier sur la nécessité d'une intrigue amoureuse pour les comédiennes et les spectatrices; il imaginait donc, а son tour, de déplacer en partie l'intérêt et il combinait entre Jocaste et Philoctète une intrigue aussi malheureuse que celle de Dircé et de Thésée. Mais, а la différence de Corneille, il retenait les plus belles scènes de Sophocle et il revêtait le tout de la fausse élégance et de la brillante banalité propres а son style tragique. Son Œdipe obtint un grand succès et le conserva jusqu'au début de notre siècle; aujourd'hui, s'il admet encore la lecture, il serait insupportable а la représentation. C'est que, contrairement aux idées de Corneille et de Voltaire, nous n'éprouvons plus le besoin de parer d'une intrigue amoureuse la légende d'Œdipe; nous pensons avec Racine qu'elle répugne а un pareil mélange et nous voulons la maintenir dans sa terrible simplicité; nous sommes complètement revenus а l'avis des savants que rappelait Corneille, et la pièce grecque justifie encore pour nous cette explication subtile et naïve du scoliaste, disant que le mot de roi n'est pas un simple moyen pour la distinguer des autres pièces consacrées au même personnage, mais la marque voulue de son éclatante supériorité; nous souscrivons au jugement d'Aristote, qui, dans sa Poétique, la regardait comme un chef-d'œuvre de la tragédie grecque; enfin, exactement traduite et représentée devant nous1, non seulement elle n'est pas tombée а plat, selon la prédiction 1Napoléon Ier, grand amateur de tragédie, regrettait а SainteHélène de n'avoir pu se donner le spectacle d'une représentation d'Œdipe roi ainsi traduit (Mémorial, 8 novembre 1816). Le Mémorial ajoute ce curieux renseignement que “Talma avait toujours combattu cette idée”. 3
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