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guerre sur plusieurs objets importants et urgents, mais que le veritable objet
de cette course etait de conferer avec moi et de me faire de la part de M.
de Bouille ime ouverture qui me prouverait sa confiance, mais a laquelle il
esperait que je repondrais aussi avec la plus grande francbise. La lettre de
M. de Bouille me priait simplement d'ajouter Uhe foi entiere a ce que me
dirait le general de Heymann de sa part. Je jugeai aisement d'apres ces
preliminaires que M. de Bouille ne croyait plus sa place tenable et qu'il
desesperait du salut de la France: car je le connaissais pour trop attache a
son pays pour abandonner son poste s'il pouvait conserver le plus leger espoir
pour le retour d'un ordre quelconque. Je ne me trompai point.
Avant d'exposer ici les propositions qui m'ont ete faites de sa part, je
dois dire quelle est sa position. M. de Bouille a tout au plus 60 ans. Ses
succes lui out procure le grade de lieutenant-general de tres bonne beure.
A la paix en 1782 11 eut le cordon bleu et toutes les distinctions que ses
services et sa reputation devaient lui attirer. L'annee derniere, apres Гехрёdition
de Nancy, qui prevint un embrasement general, tandis que la canaille
des rues qu'on appelle aujourd'bui la nation, burlait aux Tuileries pour demander
sa tete, I'Assemblee nationale, en depit de tons les enrages et tons
les Jacobins, fut obligee de lui decerner des remerciments, et le roi lui fit
offirir le baton de marechal de France a cause de Fimportance de ce service.
M. de Bouille se contenta de I'approbation civique de I'Assemblee et refusa
le baton, disant qu'il serait sans doute bien glorieux d'obtenir pour un fait
militaire cet bonneur supreme; mais qu'il ne ci'oyait pas le meriter pour
avoir retabli I'ordre dans une ville. Cependant il n'avait certes jamais couru
autant de dangers qu'a la journee de Nancy, ni deploye dans aucune affaire
plus de nerf, de sagesse, de presence d'esprit, d'intrepidite et de mesure.
Le Roi lui fit done present d'un cheval de ses ecuries et I'Assemblee lui
diminua ses appointements: car e'est un des grands moyens de I'auguste nation
assemblee de donner a toutes les premieres places un traitement d'une
mesquinerie tout a fait edifiante. Le sieu fut reduit a 40 mille livres que
sa table seule doit absorber, et lorsqu'il y a quelques mois, on exigea de lui
de faire plusieurs centaines de lieues pour visiter tons les postes de son
gouvernement, on lui refusa jusqu'a cent louis pour les cbevaux de poste,
tandis que, sous Fancien detestable regime du despotisme et de I'oppression,
un simple marechal de camp inspecteur avait huit mille livres. Depuis
I'expedition de Nancy, qui aurait suffi pour retablir I'ordre dans le royaume
si I'Assemblee nationale n'avait pas juge a propos d'abolir toutes les informations
centre les coupables et d'encourager le crime par I'impunite solennellement
prononcee, les choses n'ont cesse d'empirer de mois en mois, de
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semaine en semaine; les restes cle la discipline militaire ont ete aneantis et
tontes les troupes clesorganisees a un tel point par les principes de I'egalite
et les droits de rhomme, qu'on pent assurer qu'il n'existe plus d'armee en
France. M. de Bonille, qui a prevu ce malheur de loin, a bien promis de
tenir bon dans son commandement le plus longtemps qu'il luiserait possible,
mais il a aussi exige et obtenu pour condition qu'il serait le maitre de quitter
son commandement d'un moment a I'autre, dans les 24 heures, de le remettre
an plus ancien de ses officiers, et de quitter meme la France, s'il
jugeait ne pouvoir plus remplir ses devoirs dans le poste ou il a tenu depuis
pres de deux ans comme par miracle. Dans ces derniers temps I'Espagne a
voulu I'attacher a son service sous les conditions les plus avantageuses.
L'Angleterre lui a fait faire les offres les plus seduisantes, mais la seule
probabilite d'etre dans le cas, en acceptant, de pointer les armes centre son
pays, les lui a fait rejeter. II n'a pas ete aussi negatif envers I'Espagne,
mais, Madame, le voeu de son coeur, son gout, I'interet de sa gloire seraient
de se vouer an service de Russie. II pretend qu'il n'y a plus que la qu'il
existe une tete souveraine, et ce dogme devient de plus en plus celui de
I'eglise nniverselle; il croit que c'est un plaisir de se sacrifier pour elle, et
moi, je dis: heureux, trois fois heureux celui dont c'est la glorieusedestinee!
II va jusqu'a se flatter qu'en cas de rupture avec les Anglais, il serait assez
heureux pour rendre a cette Souveraine immortelle des services essentiels.
Toute sa carriere militaire I'a oblige d'etudier le fort et le faible des ennemis
qu'il avait toujours en tete; toutes ses expeditions ont toujours ete
moitie de terre, moitie maritimes, et le succes qui les a presque toutes couronnees
prouve que ses observations n'ont pas manque cle justesse. II ne demande
certainement pas un commandement maritime sur les flottes de Votre
Majeste, mais il ose presumer qu'embarque avec ses amiraux, ayant un
commandement quelconque sur des troupes de transport ou marines, il rendrait
peut-etre des services tres essentiels; il se flatte que connaissant Failure
et les manoeuvres des Anglais, il pourrait leur faire porter des coups dont
ils seraient loin de se douter, et que la guerre de la plusjuste defense pourrait
en quelques occasions devenir offensive d'une maniere tres sensible
pour les aggresseurs. Tout ce que je me permets de croire sur ces objets,
c'est que I'lmperatrice ne trouverait pas un фа^апдег dans M. de Bouille.
11 pretend que par la meme raison le general de Heymann serait excellent
a employer dans I'armee de Livonie contre les Prussiens, parce qu'il connait
la macliine de leur cavalerie, son fort et son faible, an bout des doigts,
et 11 soutient, non sans beaucoup de raison suivant mes faibles lumieres,
qu'a la guerre rien ne donne de plus grands moyens cle succes que de pos
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seder parfaitement la connaissance de la composition, des pratiques et de
I'allure de I'armee qu'on doit combattre, arreter ou ruiner.
Maintenant je supplie mon auguste Souveraine de se mettre un instant
a la place de son souffre-douleur et de juger de saperplexite. Je regois cette
ouverture au moment meme ou la levee de bouclier de M. Pitt rend la rupture
de I'Angleterre et de la Prusse avec la Eussie imminente et inevitable.
Toutes les lettres d'Allemagne s'accordent sur ce point. Votre Majeste verra
quel est le sentiment du prince Henri et a quel point il croit la demarcbe
anglaise decisive et irracommodable. Je sais par une voie autbentique qu' a
I'office de la cour de Danemark, qui est, je crois, du 8 mars, le ministere
britannique s'est contente de repondre qu'il etait fache de ne 1'avoir pas
re^u plus tot, mais qu'actuellement c'etait trop tard. Tout annonce qu'avant
la fin du mois ou nous aliens entrer, le pavilion anglais flottera dans la Baltique
et I'armee prussienne se sera mise en mouvement. Dans cette circonstance
m'arrive I'ambassade de M. de Bouille. Lui seul a le droit de me
rendre perplexe; tout autre ne m'aurait pas fait sortir de mon assiette, et
j'aurais attendu sans impatience le premier messager de I'immortelle pour lui
rendre compte paisiblement de ma commission. Je suis loin de presager si
Votre Majeste Imperiale pourra ou voudra accueillir la proposition de M. de
Bouille et agreer ses services. Je concjois que la justice et la sagesse souveraines
peuvent trouver des obstacles insurmontables a placer un etranger
au milieu ou, comme j'aime a croire, a la fin d'une guerre que la victoire
a constamment secondee et ou par consequent tant de generaux russes ont
acquis des droits a sa bienveillance et aux recompenses. Plus la reputation
du general etranger est brillante, plus il pent etre difficile dans ce moment
de lui trouver sa place. D'un autre cote, si I'explosion annoncee de toutes
parts doit avoir lieu, et qu'il plaise a I'immortelle d'agreer les services de
M. de Bouille, ce n'est pas a la fin de la campagne, c'est dans six semaines
au plus tard que lui et son bras droit Heymann doivent etre rendus a leur
destination et a portee de commencer leur service. C'est done la seule possibilite
que Votre Majeste agree la proposition, quand elle serait meme depourvue
de toute vraisemblance, qui me dicte le parti auquel je m'arrete.
Ne pouvant lui faire par la poste une ouverture qui exige le plus grand
secret, ainsi que la reponse imperiale, ne pouvant non plus la retarder sans
la rendre inutile, je me determine a adresser ce paquet a mon protecteur
Baccbus. Le general de Heymann, qui va repartir, le portera a Metz. II dira
a M. de Bouille qu'il ne m'appartient pas de lui faire aucune reponse a sa
proposition, mais que je la crois assez importante pour qu'elle arrive au
pied du tr6ne sans delai et par une voie sure. En consequence M. de Hey
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mann choisira a Metz un officier de hussards de confiance, parlant I'allemand,
qui portera ce paquet aPetersbourg en toute diligence et le remettra
a mon protecteur Bacchus avec une tendre lettre de ma part. II sortira du
royaume sous pretexte d'aller acheter des chevaux. Arrive a Francfort, je
lui ferai compter Fargent necessaire pour faire sa course h Petersbourg.
Bacchus, en lui remettant en reponse les ordres de Votre Majeste pour son
souffre-douleur, lui donnera I'argent necessaire pour son retour. Bien entendu,
comme il est dit ci-dessus, quo si la volonte souveraine condamne cette
mission comme temeraire, deplacee, etourdiment consentie de la part du
souffre-douleur, le dit soit irrevocablement condamne a payer eta rembourser
Гаііёе et le retour de cette course par forme d'araende; il est assez riche
des bienfaits de sa supreme bienfaitrice pour pouvoir etre rappele a I'ordre
et fixe dans sa sphere de nullite par une forte correction. II sera enjoint au
hussard officier, voj'ageur et porteur, de me porter la reponse de mon protecteur
Bacchus a Francfort, soit chez le comte Nicolas de Komantsov, soit
chez messieurs les freres Bethmann. Quand meme je ne serais pas a Francfort,
il y trouvera des renseignements pour me remettrc mon paquet en toute
surete. Je me trouverai vraisemblablement deja en Allemagne a son retour,
apres avoir donne trois semaines aux eaux de Bourbonne. II ne serait pas
impossible que M. de Bouille fut aussi deja rendu a Francfort pour yattendre
les resolutions supremes a son sujet: un decret rendu bier par I'auguste
Assemblee autorise tons les soldats d'assister aux assemblees des clubs de
constitution; c'est le coup de grace porte a la discipline et qui rendra desormais
tout commandement militaire impossible. Je crois queM.de Bouille
usera de son droit de quitter le sien dans les 24 heures.
Je terraine cette depeche par I'oi'iginal de la lettre de creance que M.
de Bouille a donnee a son ambassadeur pres de moi, et par I'original aussi
des conditions sous lesquelles il ambitionne de servir Votre Majeste Imperiale.
Cette derniere piece ne devait pas m'etre montree, et ne devait que servir
de direction a Fambassadeur negociateur dans ses conferences avec moi;
mais je m'en suis empare, parce qu'il faut aller au fait, surtout dans une
negociation aussi pressee que celle-ci. II resulte de cette negociation que
c'est en qualite de general en chef que M. de Bouille pretend debuter, et je
ne fais nul doute que s'il acceptait les propositions de I'Espagne, on ne lui
accordat dans ce service le grade de capitaine general qui equivaut a celui
de marechal. Je suppose que le general Heymann voudrait debuter dans le
grade de lieutenant-general; nous n'avons pas encore traite ce dernier point
explicitement, mais en se vouant au service de Votre Majeste, il prendrait
des a present I'engagement d'y rester toute sa vie. M. de Bouille conserve
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peut-etre an fond de son coeur une faible esperance dn retablissement d'un
ordre qnelconque en France et de la possibilite d'y reprendre un service
militaire. II n'y a qne cette illusion, bien frivole en ce moment, qui puisse
I'empeclier de prendre un engagement irrevocable et de I'etendre an dela
de la guerre presente. J'ai garde, Madame, pour la fin le point le plus difficile
a arranger. En quittant la France, M. de Bouille voudraitfairehonneur
a ses affaires, payer ses dettes etc. J'ai done du demander a quoi clevait
monter cette. gratification honnete dont il est question dans I'instruction secrete,
pour remplir tons les objets y specifies; et il m'a ete repondu: a 150
mille livres de France. J'ai fait pareille demande sur la gratification du
general ambassadeur, et il m'a repondu: a 80 mille livres de France. Le
tout pour pouvoir finir tout ici en peu de jours et arriver a tire d'ailes au
sejour ou la gloire les attend. S'il etait dans la volonte supreme d'accorder
ces sommes, il faudrait me les assigner a ma disposition a Francfort sur le
Mayn, car e'est la le centre ou je me reunirais avec ma pacotille de heros
et d'ou ils partiraient pour la gloire. M. de Bouille menerait, comme de
raison, son fils avec lui pour le faire debuter dans le metier des armes. Je
pense que sa femme resterait prealablement en France. Quant aux officiers
de toute arme qu'il propose de mener avec lui, il plairait sans doute a Votre
Majeste de s'expliquer sur ce point et sur leur nombre, si le point est
agree. Le general Heymann a ete fort content de mon plan de campagne
contre les Prussiens, et pense comme moi que, sans verser le sang en bataille
rangee, il doit exister un moyen infaillible dans la guerre qu'ils entreprennent,
de miner leur armee en lui coupant les vivres et les subsistances,
et il s'en fie a cet egard a ses cosaques. Nous pensons aussi que la flotille
dont j'ai abandonne le commandement a Votre Majeste par ma derniere pancarte,
pourra etre de la plus grande importance taut contre les Anglais que
contre les Prussiens. Ah, si je ne craignais pas ce que mon auguste Souveraine
appelait dans le temps de ma prosperite I'hommerie, en amalgamant
pendant la campagne le marquis de Bouille avec le prince de Nassau, quel
bien ne pourrait-il pas resulter pour les armes de la Souveraine immortelle!
Et certes, la moisson de gloire pourrait etre plus que suffisante pour
I'ambition de deux grands coeurs.
Ce 21 avril (2 mai).
C'est aujourd'hui la plus grande de toutes les fetes du taudis du souffredouleur.
Tout etait prepare pour la celebrer avec le plus grand eclat. Katinka
et son frere M. Catau, heureusement retablis de leur inoculation,
s'etaient presentes avec leur mere des le matin au lever du dit souffre-dou
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Тонъ ЖХІІІ. Пнсьиа им. Екатерішы II барону Мельхіору Гриыму. Сообщ. изъ Государ.
архнпа Мин. Ин. Д лъ въ С.-Петербург . Изд. акадеыикомъ Я. К. Гротомъ. Ц на 3 р.
Тоиъ XXIV. Донесенія нидерландскихъ посланниковъ о ихъ посольств въ Швецію и
Россію, въ 1615 н 1616 гг. Сообщ. изъ Ыидерландскаго Государственнаго архива. Изданы
А. X. Бекомъ
Ц на 3 р.
Томъ XXV. Переппска и бумаги гр. Бориса Петровпча Шереметева, съ 1704—1718 г., и
другія бумаги.Съ портретомъ им.Петра Великаго. Изданы гр. С. Д. Шереметевымъ.Ц на 3 р.
Топъ XXVI. Каицлеръ ки. Александръ Андреевичъ Безбородко въ связи съ событіями
его временп. II. II. Грнгоровича. Съ гравюрою и снимкаміі почерковъ. 1747—1787 гг.
Томъ I
Томъ XXVIII. Фнпансовыс документы дарствованія пмпер. Екатерины II. Собраны
и цзданы А. Н. Куломзинымъ. Т. I
Ц на 3 р.
Ииостр. Д .ть; съ 1774 по 1788 г. Собраны академ. Я. К. Гротомъ и напеч. подъ наблюденіемъ
Г. . ПІтендиана. Часть IV
Тоиъ XXVII. Бумаги императрицы Екатерины II, храпящ. въ государ. архив Мпшіс.
Ц на 3 р.
Ц на 3 р.
бытіямп его врсмени. Н. И. Григоровнча. Съ 2-мя гравюраміі и планомъ. 1788— 1799 rr.
Томъ II
То.іі ь XXX. Годы ученія Его ІІмпер. Высочества Государя Насл дника Цесаревича
Александра ІІиколаевпча. Т. I
Тоиъ XXXI. Годы ученія Его Импер. Высочества Госуні.аря Насл дника Цесаревича.
Александра Нііколаевича. Т. II
нія проеіста иоваго уложенія. Собраны и напеч. подъ наблюд. ііроФ. В. И. Серг евича.
Часть IV
Тоиъ XXXIV. Донесенія Французскихъ посланниковъ и пов ренныхъ въ д лахъ
при Русскомъ двор ; повел нія правптельства и отчеты о пребывапіи русскнхъ посдовъ,
посланннковъ и дпплолатическихъ агеитовъ, наход. во Францін, съ 1681 по 1718 годъ.
Сообщено изъ архива Министерства Иностранныхъ Д лъ въ Париж . Наііечатано поді.
иаблюденіемъ А. А. Половцова, А. 0. Бычкова и Г. . ПІтендмана. Часть І-ая. .Ц на В р.
То.ігь XXXV. Памятники дипломатііческихъ свошеніп древнеп Россіп съ Польшею.
иъ царствованіе Вел. Кн. Ивана Васильевича, съ 1487 года. Напечатано подъ наблюденіемъ
Г.
. Карпова. Томъ I
Ц на 3 р,
цроэкта поваго уложенія. Собраны и напечатапы подъ наблюдевіемъ проФессора В. И.
Серг евпча. Часть V
Тоіиъ XXXVI. Историческія св д нія о Екатеринннскоіі коммпсіи для сочиненія
Ц на 2 р.
Сольлсомъ, послапнпкомъ при Русскомъ двор . Сообщ. пзъ Берлинскаго Государ. архива
Томъ изданъ иодъ наблюд. Г.
Томъ XXXVII. Дппломатическая переписка прусскаго короля Фридриха II съ гр.
. Штендмана. Часть II
Ц на 3 р.
съ Англіею. Съ 1581 по 1604 годъ. Изданъ подъ ііаблюден. К. Н. Бестужева-Рюмііна.
Томъ II
ТОІНЪ XXXVIII. Памятншш диплоиатпческихъ сношснііі Московскаго государства
Ц иа 3 р.
двор , съ 1704 — 1708 г. Сообщено изъ Англійскаго Государственнаго архнва Мішпстерства
Иностранныхъ Д лъ. Часть III
То.пъ Х1>. Дішломатическая переписка Французскихъ посланнпковъ и агентсшъ пріі
. Карпова
Тоиъ XXXIX. Дппломатическая переписка анг.іійскпхъ послаіпшковъ при Русскомъ
Ц ва 3 р.
Русскомъ діюр , съ 1719 — 1723 г. Напеч. подъ иаблюдепіемъ Г. . Штендлана.. .Ц на 3 р.
Тоні. ХІЛ. Паиятиики дііплозіатическихъ сііоіпеііій Россіп оъ азіятскнмп иаіюдамп
Крымомчэ, Казаііыо, ІІогапцами и Турціею, за время Великпхъ Князеіі Іоаина III и Василія
Іоаниовича. Папеч. иолъ иаблюденіемъ Г.
Д лъ, съ 1788 по 1796 гг. Собраны академикомъ Я. К. Гротомъ и яапачатаны подъ наблюдеяіемъ
Г.
Къ каждому тоиу Сборника прпложепъ азбучиыіі указатель ииенъ.
Ц на 3 р.
Томъ ХІЛІ. Бумаги имп. Екатерпны II, храняиі,. въ госуд. архив Мин. Иностр.
. Штевдмаыа. Часть V
Ц на 3 р.
проекта иоваго уложенія. Собраны и напечатапы подъ наблюденіеиъ проФессора В. II.
Серг евича. Часть VI
Тоит. ХТЛІІ. Иоторнческія св д нія о Екатерининскоп Комииссіи для сочннеиія
Ц на 3 р.
Томъ XXIX. Капцлеръ князь Алексаидръ Апдреевичъ Безбородко въ связи съ соЦ
на 3 р.
Ц иа 4 р.
Ц на 4 р.
Тоиъ XXXII. Исторнческія св д вія о Екатеріішшскоіі коммиссіи для сочинеЦ
на 3 р.
ложеізіямп. 2, Письма Эрясста—Іоганна Бирона посланнику Герману Кеіізерливгу. 3, Письма
Дидро къ пмпер. Екатерпн II, съ примЬчаніями
Томъ XXXIII. 1, Писыіа баропа Мельхіора Грнмма к-ь импер. Екатерин II, съприЦ
на 3 р.
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